Pour empêcher la construction d'un barrage sur son territoire, le guide des Indiens d'Amazonie effectue son dernier périple.
Ivan Radja - le 15 mai 2010, 20h07
Le Matin Dimanche
Ils sont 4000 guerriers qui fourbissent leurs armes, arcs, massues, lances, au coeur de l'Amazonie, dans la réserve du Rio Xingu, menacée par le projet de construction du gigantesque barrage de Belo Monte.
A leur tête, le dernier grand chef indien vivant, Raoni, charismatique, symbolique, obstiné, irréductible. «Je suis le seul à pouvoir les contenir. Si je disparais, ce sera la guerre», affirme-t-il, dans un savant dosage de menace réelle et de bluff diplomatique. Il le sait, un affrontement avec les équipes de construction, bulldozers contre flèches, provoquerait l'intervention de la police et de l'armée brésiliennes. Et des médias, surtout des médias.