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[MAJ] Le groupe Anonymous revendique le piratage de sites de l'Etat au Brésil en soutien à la lutte contre le barrage de BELO MONTE

[MAJ] Le groupe Anonymous revendique le piratage de sites de l'Etat au Brésil en soutien à la lutte contre le barrage de BELO MONTE

Brésil : un groupes de hackers ont attaqué les villes de São Paulo, Minas Gerais, Goias et Alagoas pour marquer son opposition au barrage de Belo Monte

Source : www.paraiba.com.br
Des groupes de hackers ont annoncé ce mercredi 7 décembre 2011 une série d'attaques sur plusieurs sites au Brésil, dont les pages relatives aux institutions du pouvoir public, aux municipalités et aux départements. Le "AntiSecBRTeam", nom faisant référence à l'opération du groupe Anonymous et LulzSec en Juin, et le "iPiratesGroup", également lié à Anonymous, ont revendiqué les attaques.

Les actions menées consistent à modifier l'affichage des pages existantes, une pratique très prisée par les hackers revendicatifs. Cette nouvelle opération de Anonymous avait pour nom de code #OpAmazonia. Elle avait pour objectif d'attirer l'attention sur "les violations des droits humains et la destruction de l'Amazonie pour des raisons de profit." La vidéo du groupe, qui s'affichait sur les sites attaqués traite de la construction du Monte Belo, dans le Para, et de ses possibles conséquences sur l'environnement  et sur la vie des peuples autochtones de la région s'il venait à être achevé. L'un des autres facteur de motivation des attentats, est la récente approbation par le sénat brésilien du nouveau Code forestier (celle-ci a été votée mardi 6 décembre 2011).

Selon un communiqué du groupe Anonymous, aucune date limite n'a été fixée pour la fin de l'opération. Les attaques vont donc se poursuivre et seront ciblées "en conformité avec les répercussions".

© www.paraiba.com.br / traduction et adaptation Gert-Peter Bruch

 


 

COMMUNIQUÉ DU GROUPE ANONYMOUS

(traduction Stephan Bry)

 

Bonjour citoyens du monde, ceci est un message anonyme pour vous présenter l’opération Amazone.


Les populations de l’Amazonie souffrent de violations des droits de l’homme et de la destruction environnementale au nom du profit. Ces populations sont menacées de mort lorsqu’elles réclament leurs droits, et de nombreuses personnes sont sous la « protection » de la police.


Cette opération comporte 3 phases. La première phase est la colette d’informations sur l’Amazonie et sur ce qu’il se passe dans cette région.


Nous vous demandons de rechercher des informations afin que la vérité soit connue.

Nous assistons à une pluie d’informations au sujet du barrage de Belo Monte divulguées sur tous types de médias, qu’ils soient en faveur ou contre la construction de Belo Monte.

Nous ne sommes pas opposés au développement socio-économique du Brésil, mais nous sommes contre l’exploitation de nos ressources naturelles. L’état du Pará vit actuellement deux polémiques : la construction de l’usine hydro-électrique de Belo Monte et la division de l’état en 3 (Carajas, Tapajos et Pará).


Nous traiterons ici de la construction de Belo Monte.

Ce projet de Belo Monte fut présenté par le ministère des mines et énergie en 2002. Cependant, Belo Monte n’était alors pas considéré comme une priorité dans les discussions du gouvernement fédéral sur le plan de développement durable de l’Amazonie.

L’organisation International Rivers est arrivée à la conclusion que le coût de la construction de cette usine, ainsi que les impacts géologiques et topologiques n’étaient pas évalués précisement. Il subsiste également des doutes sur la capacité de l’usine à produire de l’énergie.

Nous ne sommes pas opposés au développement énergétique du Brésil, mais nous souaitons connaître la vérité sur ce projet qui n’avait jusqu’à présent qu’une importance toute relative. Il  n’y avait que la Vale (une des plus importantes compagnie du monde dans le secteur minier – la Vale exploite l’énorme gisement de minerai de fer de Grand Carajas) qui participait à ce partenariat durant les 40 dernières années, consolidé par le transfert du contrôle de la ville de Paragominas. Les compagnies Alunorte, Albras CAP et Vale contrôlerons 22% de l’usine hydro-électrique.

La Vale (alors vale do Rio Doce), fut privatisée durant le gouvernement de Fernando Henrique Cardoso (prédécesseurr de Lula) et créa la Norsk Hydro ASA.

Lorsque l’usine hydro-électrique de Tucurui fut construite, le même discours qu’aujourd’hui pour Belo Monte était tenu, mais pendant plus de 20 ans (et cela est encore une réalité pour de nombreuses villes), les lignes électriques, bien que passant près de ces villes, ne fournissaient pas les habitants qui doivent utiliser des générateurs électriques ou des lampes à pétrole.

Albras et Alumar, propriétés de Alcoa / US, consomment chaque année 11 milliards de kw. Cela représente 15% de toute l’énergie domestique consommée sur la même période.

Des compagnies comme Albrasand Alunorte consomment des milliards de kw/h. Si l’on fait une relation entre les consommations domestique et industrielle, on constate que le prix de 1000 kw/h est de 400 R$ pour la population, alors qu’il n’est que de 20 R$ pour ces compagnies.

Si la valeur de l’électricité etait la même pour les particuliers et les compagnies, ces dernières devarient payer 5,4 milliards R$, alors qu’elles ne payent que 22 millions R$ et échappent à de nombreuses taxes.

La construction du barrage de Belo Monte provoquera des impacts humains et environnementaux considérables. Nous savons qu’un million de personnes doivent être déplacées pour que ce barrage puisse être construit. Cela représente 300 000 familles et 70% de ces familles n’ont reçu aucune indemnisation.

Aux alentours des usines hydro-électriques, la fertilité des sols diminue et l’eau devient acide. (NB: les sols amazoniens sont relativement pauvres. La disparition de la couverture végétale est une des causes de la désertification. La décomposition des plantes dans les régions innondées provoque une acidification des eaux, comme cela s’est dramatiquement produit à la mise en eaux du réservoir de l’usine de Balbina)

Ces données sont des faits. Belo Monte a été projetée pour répondre aux besoins d’une multinationale et non pour favoriser la production industrielle nationale. Ce projet est fait dans l’urgence pour bénéficier l’expansion de la nouvelle Hydro.

Le fonctionnement de ces compagnies est connu dans le monde entier : elles s’installent, dévastent, exploitent, et pillent les richesses des nations.

Nous sommes opposés à Belo Monte. Nous souhaitons une meilleure planification de la stratégie énergétique, une stratégie qui prenne en considération l’industrie nationale.

Les riverains et les populations indigènes ne considèrent pas la terre comme une propriété, mais comme une partie de leurs vies et de leur histoire. Ils se considèrent comme partie de la terre qui est une entité sacrée pour eux. Lorsque leur terre est endomagée, c’est l’essence de tout ce qui y vit qui est détruite, leurs liens avec la terre est un lien de vie. Dissocier la terre de ses habitants revient à détruire leurs vies.

La nature va être irrémédiablement affectée. Avec l’innondation, les populations vont perdre leurs moyens de subsistance, alors que les compagnies préfèrent importer de la main d’oeuvre plus qualifiée. (NB: Bien que n’ayant pas à souffrir de l’innondation, une partie de la population locale va perdre ses moyens de subsistance par la diminution du flux normal de la rivière Xingu. Le barrage va « court-circuiter » la grande boucle du Xingu sur laquelle vit une importante population. Cette population n’est pas considérée comme atteinte par le barrage, mais elle dépend étroitement de la rivière qui, à cet endroit, deviendra un bras mort.)

La planification pour 2015 prévoit la construction de 494 grands barrages. Selon Eletrobrás, il y a un potentiel qui peut être exploité par des PCH (petite centrales hydro-électriques) . Cela représente environ 942 autres barrages.

Avec une telle quantité d’usines, une grande partie de l’Amazonie va être dévastée pour répondre aux intérêts du capital international.

Enfin, le cas de Belo Monte souligne la nécessité de progrès dans la planification stratégique dans le secteur de l'électricité. Cette planification doit compter sur la participation effective de la population, avec une analyse détaillée des coûts et des avantages sociaux, économiques et environnementaux des placements alternatifs, visant à tirer parti des opportunités pour les investissements publics et privés avec un minimum de dégâts sociaux et environnementaux.

Plusieurs rapports indiquent que le complexe hydro-électrique de Belo Monte ne devrait pas être financé, en raison de son inviabilité économique, sociale, environnementale et légale (ce projet ne respecte pas les lois brésiliennes et les conventions internationnales que le pays a signées). Si la construction de ce barrage se poursuit, malgré les nombreuses irrégularités, les investisseurs porteront une part de  responsabilité pour les dommages sociaux et environnementaux qui auront lieu, et subiront de sérieuses conséquences financières ainsi qu’une dégradation de leurs images.

Date de l'article : 09/12/2011

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