Belo Monte :
pétition du Cacique Raoni

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Invalidation de la licence de construction du barrage de Belo Monte, la réaction d'un guerrier de Raoni

Invalidation de la licence de construction du barrage de Belo Monte, la réaction d'un guerrier de Raoni

Dans un jugement qualifié d'historique, le Tribunal Regional Federal da 1ª Região (TRF1 - tribunal fédéral brésilien) s'est appuyé sur la violation de la Convention 169 de l'OIT (Organisation Internationale du Travail) en ce qui concerne l'obligation de consultation des peuples indigènes impactées par le projet, pour invalider, le mardi 14 août 2012, la license autorisant le début des travaux, délivrée par l'IBAMA en juin 2011. Le Ministère Public Fédéral a également suspendu les travaux du barrage de Tele Pires. Cet évènement est porteur d'espoir pour tous les activistes mobilisés pendant des années contre ces constructions nocives en Amazonie et en particulier celle de Belo Monte.
Même si tous s'attendent à une réplique juridique de la part du consortium Norte Energia, c''est bien entendu une grande victoire pour les peuples indigènes opposés au projet, en particulier pour le Cacique Raoni qui s'est attaqué sans relâche à Belo Monte depuis la réactivation du projet suite à une précédente annulation. Lors du récent Sommet de Rio +20, le cacique Raoni a martelé sans cesse son opposition à Belo Monte, devant les médias du monde entier. Ses guerriers étaient à ses côtés. Nous vous proposons aujourd'hui le témoignage de l'un d'entre eux, Patxon Metuktire.

 


 

Un nouvel épisode pour Belo Monte

La Cour Fédérale Régionale ( TRF1) a décidé l’arrêt de cette construction qui est un ouvrage important pour le gouvernement au niveau industriel et au niveau de l’emploi. Certains penseront que la construction est arrêtée. Ceci n’est pas vrai.

J’ai participé au Sénat Fédéral, auprès de Sénateurs de la Commission des Droits de l’Homme, à une audience publique sur Belo Monte. Attentivement j’ai perçu que les organismes comme le MPF et le TRF ainsi que d’autres organismes juridiques n’agissent pas pour qu’une construction ne soit pas achevée, mais pour que soient respectées les conditions établies par IBAMA et des autres organismes publics qui surveillent également le processus d'implantation des travaux.

C’est pour cela, mes frères, ne nous laissons pas berner par de faux espoirs, car cette construction ne va pas s’arrêter.
Je suis convaincu que la victoire obtenue par ceux qui luttent contre Belo Monte a été principalement due à la lutte sur place ; c’est ce qui a fait arrêter le chantier. L’infatigable lutte de vrais guerriers a obligé le gouvernement à chercher les moyens de pouvoir continuer les travaux, ces moyens sont la démarcation des terres, qui est la mesure principale.

Dans ce pays les médias ont besoin d’attractions, il nous faut fuir de l’audience, des illusions et solitudes comme les feuilletons et les autres programmes d’autopromotion des professionnels des médias, pour focaliser les caméras vers une réalité qui est bien présente dans notre pays, le Brésil. Cette réalité est le manque de respect pour les peuples indigènes et d’autres classes de la société.

Nous les Kayapo de l'État du MATO GROSSO, nous n'avons pas les mains liées par ELETRONORTE, ELETROBRÁS, ni par LE GOUVERNEMENT FÉDÉRAL ni encore par la FUNAI. Pour cela, nous restons opposés à toute construction qui nuit au bien-être des peuples indigènes. Nous continuerons à lutter contre les impacts environnementaux, sociaux culturels dont n’importe quel peuple indigène viendrait à souffrir par l’arrivée d’éleveurs de bovins, des monocultures, des fermiers, des prospecteurs et des usines hydro-électriques comme celle de Belo Monte.

J’ai honte d’apprendre que des peuples indigènes et spécialement certains Kayapo, ont des opinions divisées sur Belo Monte et ses COMPENSATIONS. Certains acceptent de l’argent et d’autres biens. Ils arrêtent les travaux en cours, bloquent des routes (BRs) etc… Pourquoi ? Pour négocier. Je recommande, a ceux qui acceptent, de rester très attentifs à ce qu’ils sont en train de faire et de réclamer armés les compensations qui leur auront été garanties par document. Comparez au moins avec d’autres exemples comme les compensations données sur les projets TUCURUI et ITAIPÚ.

Je pense que nous avons effectivement besoin d'arrêter les travaux et de fermer les routes (BRs), mais pour exiger la démarcation, lutter contre la PEC 215, l'exclusion de quelques compétences de la FUNAI comme le CGE et d'autres secteurs de démarcation des terres, l'entrée d'AGU 303. Et le plus important ; exiger le respect de nos droits.

Un moteur a besoin de manutention, un moteur s’abime, l’essence s’épuise. Et je peux vous dire en toute conscience que l’indien a bien plus besoin de sa terre, du fleuve et de sa culture pour survivre que de ces biens matériels polluants.

Quelle que soit votre opinion, votre suggestion, vos critiques ou vos idées ; je suis à votre disposition pour en parler.

Je ne cesserai pas d’appeler les peuples indigènes à l’Union. J’ai besoin de vous ! »


PATXON METUKTIRE

Date de l'article : 16/08/2012

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